LA JOIE DE VIVRE AUSSI SE PAIE
Yves-Thomas Dorval en conférence
Par: Joffre Grondin

Invité par la Chambre de commerce, Yves-Thomas Dorval, le président du Conseil du patronat donnait une conférence à Saint-Georges.
Maintenant président du Conseil du patronat depuis trois ans et demi, Yves-Thomas Dorval, Beauceron d’origine, était de passage à Saint-Georges à l’invitation de la Chambre de commerce. Devant une cinquantaine de gens d’affaires attentifs, il a brossé un portrait nuancé des divers paramètres qui composent le tableau de la situation économique actuelle, avec ses forces et faiblesses.
Le Conseil du patronat est une confédération d’associations sectorielles qui se sont réunies il y a 43 ans pour se donner une voix commune, donc des employeurs, grands et petits. La mission actuelle du Conseil est simple : assurer les meilleures conditions pour prospérer au Québec.
Le président résume la vision du Conseil en quelques mots. « Une société, pour être prospère doit l’être grâce à l’entrepreneuriat, à l’amélioration de la productivité, la création de la richesse, le développement durable, mais pas pour le profit seulement. En fait, c’est essentiellement pour faire en sorte que le niveau de vie des Québécois et des Québécoises puisse s’améliorer constamment »
Il s’est attardé sur ce qu’il a nommé les déterminants de la prospérité.
Les priorités
La Beauce avec son taux très bas de chômage (autour de 4 %) est à la recherche de travailleurs spécialisés. Attirer de la main-d’oeuvre qualifiée est la priorité en Beauce, reconnait M. Dorval. Non seulement la qualification, mais la qualification dans le bon domaine est nécessaire. Et cela est un des problèmes actuellement. La priorité numéro un est d’avoir une main-d’oeuvre disponible et de qualité.
Capital humain à un prix concurrentiel
Ce deuxième facteur examine ce que coûte réellement un employé. Ce n’est pas seulement le salaire, car il y a des taxes sur la masse salariale. Au Québec, chaque fois qu’un employeur paie un salaire, il rajoute à ce salaire des taxes de 45 % plus élevées que la moyenne canadienne.
Quelles sont ses taxes ? Le fond de santé, l’assurance-emploi, régime de rentes, CSST, assurance parentale (60 % par les employeurs), normes du travail, etc. Certains programmes sont payés 50-50. Beaucoup ignorent que la CSST est payée à 100 % par les employeurs.
En troisième lieu, une réglementation intelligente. Une entreprise qui fait de la formation évite de payer des taxes. La formation est importante, mais il ne faut pas tomber dans une bureaucratie trop lourde.
Le numéro quatre demande des finances publiques saines et une fiscalité concurrentielle si on veut qu’un employeur soit lui-même concurrentiel. La dette peut ici devenir un problème.
L’économie durable est le dernier facteur. L’environnement, l’économie et le social, sont les trois indissociables dimensions pour en arriver au développement durable. Aucun des trois ne peut être négligé. Yves-Thomas Dorval se promet de le répéter souvent au nouveau ministre Breton.
Nous arriverons à une société plus prospère par l’entrepreneuriat, en augmentant la productivité grâce à la technologie, entre autres, la création de la richesse et le développement durable soutient le président du Conseil du patronat avec chiffres et enquêtes à l’appui.
Notre différence, notre force… mais
Il faut stimuler l’entrepreneuriat chez les jeunes. Il faut réaliser que les jeunes maintenant ont un objectif de qualité de vie. « C’est une réalité », constate le président. Et c’est un défi. Toutes les enquêtes le démontrent depuis 30 ans, au Québec, la valeur qui vient en premier est la joie de vivre. Dans les milieux anglo-saxons, c’est systématiquement le « sense of duty », le sens des responsabilités.
Ce qu’il faut faire, selon monsieur Dorval, n’est pas de nier cette aspiration légitime de joie de vivre, mais réaliser que si on veut la conserver, il faut pouvoir être capable de se la payer. Il faut donc créer de la prospérité, de la richesse. C’est indispensable.