COLLOQUE DE L'INDUSTRIE TOURISTIQUE BEAUCERONNE
Allocution de Luci Tremblay

Avant la conférence, la sympathique Luci Tremblay, directrice du Festival d’été de Québec, croquée en consultant son téléphone portable. Pour certains, le travail est continu.
Le colloque de l’industrie touristique beauceronne tenu le premier novembre recevait madame Luci Tremblay, directrice des communications au Festival d’été de Québec pour clore l’événement par une inspirante conférence. Elle a rappelé la nécessité d’avoir la volonté de faire des choses axées sur le développement de produits et de se donner des outils intéressants et invitants arriver à ce but.
Elle décrit ce qu’elle connaît le mieux, le succès du Festival d’été de Québec.
Maintenant avec un budget de 35 M de dollars le Festival a des retombées économiques très importantes sur la ville de Québec. Madame Tremblay, dans un bref historique rappelle que le Festival, organisé par un groupe d’hommes d’affaires, existe depuis 1968 et est le plus vieil événement au Canada.
Se distinguer par l’innovation
En 2003, le Festival a connu une grave crise. Les ventes de billets furent médiocres et les critiques furent féroces. On reprochait au Festival d’été de ressembler à tout le monde. « Tout le monde à gauche et à droite avait son festival », constate madame Tremblay, qui poursuit en disant que « tout le monde recevait les mêmes artistes ».
Il fallait agir pour redresser la situation.
Des sondages ont révélé que la population était prête à payer pour voir des artistes différents de ceux qui faisaient la tournée des festivals, des artistes internationaux. La direction a décidé d’investir dans le produit, soit la programmation. « Depuis cinq ans, on a investi plus de 8 millions de dollars dans la programmation, bon an mal an. C’est énorme, mais les résultats sont là », assure la directrice.
Le Festival a développé une notoriété, une réputation grâce à la qualité de l’accueil, les transports, l’hébergement impeccable, la nourriture, l’infrastructure technique de très haute qualité, la scène Bell est la plus importante en Amérique du Nord, les excellentes relations avec la presse et… la qualité chaleureuse des spectateurs.
Les promoteurs, les agents et les artistes se passent le mot. Il se répand que venir à Québec, c’est « hot ». Le message se répand que c’est à Québec qu’il faut venir. C’est ainsi que Québec a pu voir Nickelback, Kiss, Metallica, Placido Domingo, Arcade Fire, Sting, Elton John et récemment Johnny Halliday.
Luci Tremblay rapporte avec amusement la satisfaction du groupe Arcade Fire qui s’émerveillait d’avoir des douches dans les loges. Des détails qui n’en sont pas parce que plus les artistes sont contents, meilleur est le spectacle.
Le taux de satisfaction des spectateurs se maintient entre 95 et 98 %, ce qui est exceptionnel.
Des données pour pouvoir rejoindre le public
Les bracelets vendus sur internet permettent d’avoir des données sur la clientèle : identifier d’où les gens viennent et combien de soirs ils sont venus . Peu de gens, par exemple, venaient de l’Estrie ; le savoir permettra de modifier la campagne de publicité pour cette région.

Après la conférence, les préfets et directeurs généraux régionaux entourent la conférencière qui tient le très pesant (ils sont trois à le tenir) bouquet de produits régionaux.
Campagne de publicité
Tout est sur la table chaque année. Il faut innover. En plus de cibler les vedettes, on a introduit l’image du Festival avec le slogan « Y serez-vous ? », pour passer le message de venir à Québec pour un plaisir assuré.
Un grand raffinement dans la publicité pour cibler les marchés, créer une synergie avec l’office du tourisme et les journalistes de voyage, développer des forfaits conjointement avec les hôteliers, utiliser les médias sociaux pour engager le dialogue avec le public, organiser des concours en s’associant avec les postes de radio, tous des moyens pour convaincre les gens qu’en venant, ils participent à un grand événement.
En Beauce, « Associez-vous » conseille madame Tremblay, « vous avez tellement de produits à offrir »
« Il faut savoir pourquoi les gens viennent vous voir et surtout, ne pas reproduire, oser surprendre, oser tenter de nouvelles choses, sortir des sentiers battus et innover », tel sont les conseils que laisse à la région la directrice d’un festival dont l’organisation et les trouvailles lui assure le succès.
Quoi en tirer
La conférence était enracinée dans l’expérience vécue par le Festival d’été de Québec et démontrait que la réussite est possible en s’associant, ciblant son public, en raffinant son produit et en se distinguant des autres.
D’après les réactions de l’audience, le minimum qu’on peut affirmer est que la graine a été semée et qu’elle est tombée en terrain fertile. Cependant, les aléas de la température font que tout n’est pas joué. L’avenir nous dira si les acteurs du milieu sauront faire pousser et entretenir la plante touristique.