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VINGT ANS

L’établissement d’une tradition

La Société lyrique de la Nouvelle Beauce en concert

Un groupe musical qui fête son vingtième anniversaire présente souvent, et avec pertinence, ce qu’on pourrait qualifier une somme historique de ses mélodies sur la portée du temps. La Société lyrique de la Nouvelle Beauce n’y fait pas exception, au grand plaisir d’un public qui lui est fidèle. 

Un orchestre de seize musiciens appuyait la Société. Ce n’est pas que quatre musiciens ce n’est pas bien, mais avec quatre fois plus, la variété des timbres, la délicatesse, la puissance, l’étendue du registre obtenu, des timbales au hautbois, trombone, cor, cordes, tout le plaisir est multiplié.

On n’a pas tous les jours vingt ans. C’est sûr que c’est plus cher, mais… c’est du bonbon.

Certaines personnes dans la salle assistaient à leur vingtième concert… avec la même personne. Continuité beauceronne.

Un coup d’oeil au programme révèle le plan de match : le côté religieux de la Société en première partie, suivi d’un choix de pièces, qui, étant donné la qualité et de la quantité du répertoire, n’a pas dû être facile, mais qui s’est révélé judicieux, l’essence des ans.

Genèse

À l’origine, des gens de Beauceville, amoureux du bel canto, s’étaient regroupés pour interpréter les sept paroles du Christ, de Théodore Dubois. Il allait donc de soi que l’envol soit donné par trois des solistes pionniers originaux, Marc Pomerleau, Denis Duval et Louise Roy, avec la 3e parole.

C’est toutefois Haydn, géant musical de son époque avec Mozart et Beethoven, fin 18e siècle, qui a meublé l’essentiel de la première partie avec Heiligemesse, une messe écrite en 1796, la première d’une série de six.

Si en 2012, les harmonies de la Heiligemesse s’élèvent vers le ciel comme un bouquet de fleurs de la main d’un enfant, on peut imaginer qu’à la fin du 18e siècle, les auditeurs devaient eux-mêmes se sentir monter vers le ciel.

La première partie se déroule dans une atmosphère où la musique seule, sans autres artifices, fait frémir l’audience.

Ah ! ces Italiens

Bel canto et opéra italien sont indissociables. La deuxième partie présente des extraits de La Traviata, de Verdi, basé sur La dame aux Camélias, une pièce adaptée du roman d’Alexandre Dumas, fils. La Traviata par Dominique Roy et Denys Duval interprété avec une aisance que la salle a saluée amplement. Plus tard, Sonya Lachance et Jean-Guy Breton ont récidivé avec le même succès. Grand effet pour Verdi et Donizetti.

Les Italiens classiques servent de transition pour des moments forts, des moments plus émotifs, car associés à des images, des souvenirs de films que le public va laisser descendre sur lui comme une pluie douce de printemps.

Un peu plus chargé d’émotions, et d’images, La liste de Schindler, avec son unisson de choeur de femmes, suivi par les hommes, toujours à l’unisson, ouvre sur des solitudes qui semblent un peu perdues, à la façon dont un train se fond et se perd dans le paysage.

Vincent Quirion, directeur musical. iI l'a l'affaire!

1492, avec son thème persistant, qui se développe à la Saco et Vanzetti, un dur labeur qui doit être fourni, pour arriver à la découverte d’un monde nouveau. Changement de mélodie. Un hymne à la persistance, interprétation à la hauteur de la Société.

Moment pour Morricone 

La musique de celui qui a fait rêver une ou deux générations sur fond de sable, de cactus et de désert vient vous chercher précisément parce que l’association de l’orchestration et des harmonies vocales de la chorale, ramènent à la mémoire des sentiments indissociables des scènes aux images impérissables.

Il semble que le thème, techniquement plus facile à interpréter que beaucoup d’autres, a un impact émotionnel plus profond que de prime abord on pourrait le croire. Il ne faut pas négliger l’impact que l’association des voix et des instruments suscite chez l’auditeur.

Voici d’ailleurs un extrait de cette musique avec un montage de choristes et de musiciens  

Revenons à Joseph Haydn, il le mérite.

Complexe, varié et futé ce Haydn

En cherchant la réponse à « Qu’est-ce qu’elle a de spécial cette messe parmi tant d’autres ? » on découvre la surprenante architecture que Joseph Hadyn a conçue, par l’analyste Edward Noel Green, qui révèle (accrochez vos tuques) « qu’une analyse en terme de complétion chromatique montre que la grande complexité et la remarquable variété interne est construite sur un modèle sous-jacent d’une surprenante simplicité : une emphase sur le ré bémol et le mi naturel comme points de complétion ». (traduction de l’auteur) et pour river le clou, il ajoute plus loin que ceci se fait indépendamment des relations tonales et des nombreuses modulations dans les presque trente-cinq minutes de l’oeuvre.

Pour être peut-être moins brumeux, Haydn utilise onze notes sur douze dans chacune des trois « symphonies » internes, de la messe, chacune ayant quatre mouvements. Quelquefois le ré bémol n’arrive qu’à la toute fin, quelquefois pas du tout ; ou c’est le mi, totalement absent dans une partie, mais qui commence la partie suivante.

« Oui, il a fait exprès, c’était planifié ». Green affirme qu’au 18e siècle, les compositeurs utilisaient cette juxtaposition dramatique du complet et de l’incomplet pour montrer la finité et l’infinité du monde comme « une unité esthétique des opposés ».

Les oreilles et le coeur suffisent pour apprécier l’oeuvre, mais il est quand même intéressant de savoir que ces « génies » étaient non seulement inspirés, mais structurés et planifiés.

Certaines personnes de nature inquiète pourraient être tentées de se demander de quel calibre était le concert.  Supporté par la plus grande objectivité disponible, le verdict implacable d’évaluation de la qualité s’abat : calibre international, point final.


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