GAZ DE SCHISTE
Le soleil va-t’il se lever ?
Par: Joffre Grondin

Luc Villeneuve de la Coalition des gaz de schiste Beauce-Etchemins, en conférence à Saint-Georges mardi dernier, pour informer sur les dangers de la fracturation et la nécessité de protéger notre eau potable.
La semaine dernière en a été toute une dans le dossier du gaz de schiste en Beauce. On sait que la loi sur les mines permet aux compagnies d’acheter le sous-sol et de l’exploiter en toute impunité même si la zone est habitée. Tous les gouvernements depuis 1880 ont dû trouver que cette situation était normale et acceptable, car aucun n’a changé la loi et l’opposition citoyenne sporadique a été sans effet. Peu de gens connaissaient cette loi.
Jusqu’à maintenant. « Le peuple ignore sa vraie force » affirme Luc Villeneuve. On peut ajouter que grâce — du moins en partie — à la Coalition, ce même peuple commence à la réaliser.
Les gazières de tous azimuts qui convoitent le sous-sol pour exploiter le gaz de schiste comptaient bien agir comme par le passé, comme se sont toujours faites les choses en quelque sorte. Pour eux, c’est la normale.
Une tentative de changer la loi récemment est comme balayé sous le tapis, avec la construction, le CHUM et autres (ce tapis-là doit être presque aussi grand qu’un terrain de football) pendant qu’on ne parle que des étudiants, des pompiers et des coyotes de l’amphithéâtre de Québec.
La loi c’est ça
On ne peut donc empêcher les gazières de procéder. Mais, on sait que la fracturation prend énormément d’eau et que cette eau sera polluée par 750 produits chimiques inconnus en ressortant du sol.
Manoeuvre d’évitement
La passe du coyote consisterait donc à manoeuvrer pour protéger l’eau par un règlement pour interdire de la polluer. Ce serait excellent pour les citoyens de garder leur eau pure, et très irritant pour les gazières qui ont besoin d’eau à tout prix.
Protégeons notre eau
C’est ce qu’a décidé de faire la Coalition des gaz de schiste Beauce-Etchemins. Protéger l’eau. Il s’agit de faire voter un règlement municipal pour protéger l’eau. Le 5 mars 2012, la municipalité de Wickam est devenue la 8e municipalité à le faire. L’article est très instructif. Il est ici bit.ly/AwWd9H
Demander un avis juridique sur le règlement composé par des juristes et ensuite en chercher un autre et un autre est une façon d’étirer le temps qui est et qui a été très exploité.
Le soleil va-t’il se lever ?
Demander des avis juridiques pour étirer le temps est un peu comme un adorateur du soleil qui ne fait rien tant que le soleil n’est pas levé. Le soleil est un rapport du gouvernement (ici représenté par le BAPE).
Espérons que non, mais si la tendance se maintient, quand le soleil se lèvera, il n’y aura plus rien à dire. Le soleil s’est levé, tout est écrit dans le rapport. On ne fait rien avant et rien après. Tout ça au nom de la prudence et du respect de la loi. Et pourtant, ce serait si simple de voter un règlement, justement par prudence, quitte à l’amender ensuite.
Lundi 7 mai à Saint-Martin
Une majorité de citoyens avait déjà demandé de voter le règlement Wickham, qui avait été refusé par le conseil qui disait attendre l’avis juridique de la MRC. Ce lundi, le maire Jean-Marc Paquet révèle que l’avis juridique est entré « il y a huit jours ». Il préfère attendre que toutes les municipalités l’aient reçue.
Une lettre signée par 26 gens d’affaire de St-Martin, dont M. Camil Rancourt propriétaire de Mobilier Rustique, a été envoyé par courrier recommandé, à chacun des membres du conseil.
La lettre fait état que le conseil par « son inaction contribue actuellement à flétrir le tissu social de notre collectivité ». Le conseil a immédiatement saisi que ce n’était pas un compliment et n’a pas vraiment apprécié.

Jusqu'à 2 km de profondeur et jusqu'à 8 km horizontalement pour chaque puits.
Mais, malgré le fait que plus de 80 % de la population s’accorde à dire que les gazières ne sont pas bienvenues sur le territoire, le conseil n’a pas bronché. On attend la prochaine réunion de la MRC.
Mardi 8 mai à Saint-Georges
Dans une atmosphère beaucoup plus détendue se tient une réunion d’information à l’école Trinité. C’est la 13e municipalité à accueillir la Coalition des gaz de schiste Beauce-Etchemins.
Le conférencier principal Luc Villeneuve maîtrise de plus en plus son sujet. À un moment de la conférence, il lance avec un cri du coeur : « Plus on creuse l’information, plus on est contre ».
Visionnement du film 20 000 puits sous les Terres, que vous trouvez facilement sur internet, tourné par des gens d’ici qui ont vécu l’expérience d’avoir un puits dans leur cour.
Se succèdent les Claude Lachapelle, Denis Dessaint et Gaston Laroche. « Vendu pour 0,10 $ l’hectare…. ça travaille 7 jours sur 7, 24 h sur 24 et mieux éclairé la nuit que le jour… le bruit incessant… la compagnie Talisman à Saint-Gédéon… ce n’est qu’une question de temps avant qu’ils commencent… il n’y aura pas de moratoire a dit le ministre Dutil en février ».
Dans la toute petite municipalité de Saint-Martin, au moins 250 personnes se pressaient pour écouter et participer à la vie sociale de leur milieu. Saint-Georges avec ses 32 000 habitants n’a pu réunir que 60 à 65 personnes.
« Je pleure sans larmes sur les hommes », a dit quelqu’un qui n’était sûrement pas d’humeur festive. Enfin ! « Faut pas se laisser abattre », disait le bouleau au sapin.
MRC Beauce-Sartigan mercredi 16 mai : la suite
L’avis juridique étant déposé. C’est à la table de la MRC Beauce-Sartigan, qui réunit les maires de 16 municipalités, que sera examiné cet avis. Nous saurons ce soir-là ce que nos élus ont décidé.
Ne vous inquiétez pas, nous irons pour vous. Vous saurez tout. Vous avez schiste à nous lire.