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CINÉ PLUS SAINT-GEORGES

Les bénévoles relèvent le défi depuis 2 décades

Par: Joffre Grondin

Jean-Pierre Bérubé devant "la Bête". Un projecteur qui ne sert à peu près plus, mais dont il a promis de raconter l'histoire. Au mur, 20 ans de bien beaux films.

Monsieur Lazhar vous dit probablement quelque chose. Le film a été en nomination pour l’Oscar 2012 du meilleur film en langue étrangère et a remporté 6 trophées à la soirée des Génie du 8 mars et une brouette pleine de Jutra. Ce fut également le premier film présenté au Ciné Plus Saint-Georges de la programmation hiver 2012. C’est quand même un film de répertoire, du cinéma d’auteur.

C’est quoi ça du cinéma d’auteur ?

Pour le savoir, nous avons rencontré quelqu’un qui est là pratiquement depuis le début du Ciné Plus, un passionné de cinéma de répertoire, Jean-Pierre Bérubé, le directeur de Ciné Plus.

Il s’agit de films souvent peu connus, mais qui portent en quelque sorte la « signature » du réalisateur qu’on peut reconnaître. Il nous assure que le mot clé est « signature ». On peut ainsi identifier un Woody Allen comme on reconnait un Picasso. « Un auteur prend le temps et rend le film d’une certaine façon, à sa façon », précise Jean-Pierre Bérubé qui ajoute que ces films prêtent souvent à discussion. C’est donc une manière de faire reconnaissable que les cinéphiles avertis recherchent, un créneau plus spécialisé en somme.

De temps à autre, il arrive qu’un film considéré comme cinéma de répertoire comme Monsieur Lazhar, qui tourne autour du rôle de l’enseignant, devienne extrêmement populaire, mais ce n’est pas la norme pour le cinéma de répertoire. Le fait qu’il devienne commercialement populaire et rentable n’empêche pas un tel film de demeurer du cinéma d’auteur.

Notre érudit cinéphile nous apprend qu’à la fin de la projection du film à l’auditorium, les gens vont discuter et échanger entre eux de ce qu’ils viennent de voir, ce qu’on ne verra probablement jamais dans une salle commerciale.

Le Ciné Plus Saint-Georges a presque 20 ans

Après un premier tour de bobines, en automne 1992 avec La vie de Véronique, le Ciné Plus entre maintenant dans sa vingtième année. Il y a quelque chose en préparation pour souligner l’événement.

Malgré le défi perpétuel du financement, les bénévoles ont réussi à tenir le club vivant et en santé, un vrai exploit. Il faut noter que même si Jean-Pierre Bérubé travaille au Cégep, le Ciné Plus est en dehors de sa tâche et il agit à titre de bénévole. Depuis vingt ans d’ailleurs, tout le roulement fonctionne grâce aux bénévoles, des gens de partout qui s’occupent d’établir la programmation, des finances, de l’accueil, de la distribution des feuillets publicitaires (« faire le tour de la ville, la journée y passe », blague Jean-Pierre), etc.

Pour remplacer un DVD, il fallait ça, il n'y a pas longtemps. Et les bobines ont six pieds de haut. Autre temps, autres machines.

Il précise en passant que « les gens viennent souvent nous aider dans leur spécialité ».

Clientèle

Jean-Pierre révèle qu’il a constaté la présence d’un noyau dur d’aficionado qui revient fidèlement année après année, plusieurs depuis le début. Il y a environ la moitié de l’assistance qui provient du Cégep, donc une clientèle étudiante. Il y a un lien qui est assuré avec le Cégep et les professeurs, qui aide le Ciné Plus à maintenir une partie de sa clientèle.

L’autre moitié est formée de jeunes travailleurs qui viennent de l’extérieur et qui ont un intérêt pour le genre de répertoire présenté et des adultes assez âgés. « Drôle qu’il n’y ait pas de gens dans le milieu » constate Jean-Pierre.

« Les gens plus âgés sont beaucoup plus branchés qu’on pourrait le penser. Les retraités attendent notre liste sur Facebook et nous envoient des courriels pour savoir quand on commence la saison ».

Tour de force

Même Le Clap à Québec, avec la population d’une grosse ville, n’est pas capable de vivre uniquement de cinéma d’auteur. Ils doivent aller également vers le film commercial. Dans une petite ville, ce sont les bénévoles qui assurent la survie. Il est heureux que Ciné Plus soit financé en partie par ville Saint-Georges. Les entrées en salle font le reste.

L’audience varie entre 40 et 140 personnes. Pour un film très pointu comme Une séparation, on peut s’attendre à une soixantaine de personnes.

Répertoire d’hiver 2012

Le Ciné plus tient absolument à inclure un film québécois, pour ensuite trouver un film d’auteur étranger, cette année un film iranien, une rareté. Le Puisatier de Marcel Pagnol prend ensuite l’affiche et on y retrouve Daniel Auteuil comme réalisateur et non comme acteur. Film d’ambiance du milieu du siècle dernier « Sera-t’il à la hauteur » ? s’interroge Jean-Pierre. Le film a fait un malheur en France, alors…

Avec République, un abécédaire populaire, 53 penseurs tentent de donner des pistes pour un projet de société au Québec, tenter de trouver ce qu’on voudrait être. Film très politique. Le film est au programme des étudiants en Sciences humaines, tout comme Monsieur Lazhar.

Le film « pointu »

La prochaine projection aura lieu ce mercredi 14 mars à l’auditorium du Cégep Beauce-Appalaches. Il s’agit du film Une séparation, 3e prix au Festival de Berlin en 2011. Le

V.O.S.T.F. De Asghar Farhadi. Iran. 2010. 123 min. Avec Leila Hatami, Peyman Moadi, Shahab Hosseini. Lorsque sa femme le quitte, Nader engage une aide-soignante pour s’occuper de son père malade. Il ignore alors que la jeune femme est enceinte et a accepté ce travail sans l’accord de son mari, un homme psychologiquement instable… 3e prix au festival de Berlin 2011.

Notre connaisseur ajoute que ce film n’est pas axé sur la religion, même si on y sent les restrictions sociales et religieuses, mais qu’on peut y voir la société iranienne. Les productions iraniennes étant « extrêmement rares, c’est un incontournable pour nous, c’est la perle de la saison ». Voilà qui devrait mettre les amateurs en appétit.

Le divertissement n’est pas le but premier d’un film de répertoire, mais ils peuvent être quand même divertissants.

Brisez vos habitudes

Si vous avez le goût de faire quelque chose de différent, l’entrée est de 4,75 $ pour un adulte, et l’abonnement de 20 $ pour 5 films, ce qui donne 4 $ par film. Si vous ne vous rendez pas à l’auditorium du Cégep un bon mercredi, ce n’est sûrement pas à cause du prix.

Il paraitrait que briser nos habitudes provoque toutes sortes d’effets secondaires positifs qui peuvent apporter un changement dans votre vie. Mais c’est très difficile de sortir de la routine. Alors laissez faire!

C’était une farce. Ne vous laissez pas convaincre si facilement, même si vous devez passer, dans l’entrée en U, à la distributrice de billets pour le stationnement qui vous coûtera un dollar. Vous en êtes à 5,75 $. Vous ne pourrez pas dire qu’il y avait des frais cachés.

Pour voir les trois choix que vous avez pour changer votre vie (notez la légère exagération), cliquez ici pour voir les belles annonces en couleurs des trois films de cet hiver qui fond à grands pas. http://cineplusstgeorges.net

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