COMBIEN DE MEMBRES A LE NPD EN BEAUCE ?
Serge Bergeron, vous vous rappelez ?
Par: Joffre Grondin

Serge Bergeron ex-candidat du Nouveau Parti Démocratique Crédit photo: René d'Anjou
Un communiqué de presse reçu mercredi que les coprésidents de la campagne pour le Québec de Thomas Mulcair François Lapointe, député de Montmagny-L’Islet-Kamouraska-Rivière-du-Loup et Marie-Claude Morin, députée de Saint-Hyacinthe, seront en Chaudière-Appalaches pour rencontrer les médias, le vendredi 20 janvier, afin d’encourager les Québécois à devenir membre du NPD.
Il faut savoir que les personnes qui voudraient voter pour le prochain chef du Nouveau Parti Démocratique, le 24 mars 2012, doivent devenir membres avant le 18 février. Rejointe par téléphone, la députée de Kamouraska, Marie-Claude Morin, confirme que seuls les membres peuvent se prononcer sur le choix d’un chef.
Elle rappelle également aux Beaucerons « qu’ils ont leur mot à dire dans le choix de leur député, du chef du NPD et du futur premier ministre du Canada ». Le NPD, qui est maintenant l’opposition officielle à Ottawa, n’a de toute évidence pas l’intention d’en rester là.
Pour donner suite à ce communiqué, nous avons voulu consulter celui qui s’est présenté pour ce parti lors de la dernière élection fédérale. Le résultat a été assez surprenant finalement.
Serge Bergeron
On se rappelle qu’à l’élection de mai 2011, Maxime Bernier avait obtenu 50 % des votes, mais son plus proche rival avait été Serge Bergeron, un retraité de l’enseignement relativement peu connu qui avait réalisé un rêve d’enfance de 2004 à 2008 en publiant « L’étoile du citoyen », un journal mensuel desservant les municipalités de Saint-Éphrem et Saint-Victor.
Monsieur Bergeron partageait déjà la vision du NPD au Nouveau-Brunswick et en Ontario où il demeurait. Il habite maintenant en Beauce avec son épouse depuis de nombreuses années. Contacté par le parti à une journée d’avis, il accepte et se lance avec fougue dans la course, sans équipe pour l’appuyer, et réussit à récolter 15,849 votes, soit 30 % du total, ce qui le place deuxième.
Quoi !
À vue de nez, il semblait donc que Monsieur Bergeron soit une bonne personne à contacter pour avoir des nouvelles sur l’état du NPD en Beauce. Le téléphone est presque une douche froide pour lui. « Je ne savais même pas qu’ils venaient », déclare-t-il, étonné, en parlant de la visite des deux députés du NPD de vendredi.
Une courte recherche permet de trouver que le Journal de Québec du 8 août 2011 rapportait ses propos : « J’ai travaillé dur, seul et sans argent. J’ai louangé mon chef et sa plate-forme. J’y ai mis effort et argent. J’ai amené presque 30 000 $ au parti… et puis plus rien ».
Petite explication sur l’argent. Ce 30,000 $ amené signifie que la loi permet aux partis de recevoir 1,87 $ par vote gagné. Dans ce cas-ci, 15,849 votes x 1,87 $, donne un total de près de 30,000 dollars, qui sont versés au parti politique concerné. Cela s’applique pour tous les partis évidemment.
Malgré ses demandes, personne du parti n’est venu l’appuyer dans son comté, même pour une journée.
Après l’élection, il se sent déjà aux oubliettes. En réponse à cinq courriels au parti, il n’obtient aucune réponse.
« Je reste quand même un militant du NPD. Je n’ai pas de rancune. Je suis juste déçu et je vais l’être longtemps ».
À la suite de…
Après l’interview avec Benoît Dutrizac, toujours le 8 août http://www.985sports.ca/audioplayer.php?mp3=108312 , il reçoit un appel de Madame Nycole Turmel, qui deviendra chef intérimaire, qui avait eu vent de la chose. « Elle ne m’a pas fait de reproches… pas dit merci non plus, rien. Elle m’a juste dit qu’elle avait eu un téléphone de Montréal et voulait savoir ce qui ce passait ». Il lui a dit, et ça a été tout.
Des membres
En parlant avec Madame Turmel, l’ex-candidat lui révèle que « des membres, il n’y en a pas 10 dans toute la Beauce, c’est pas beaucoup ça ». Faudrait s’en occuper. Se préparer pour la prochaine élection. Savoir qui sera candidat. Il est prêt à continuer. Pas de réaction, pas de suite. Monsieur Bergeron lui a rappelé que dès 2009, il avait mentionné au parti la nécessité de connaître d’avance le candidat local pour pouvoir mieux se préparer en montant une équipe.
En voulant renouveler sa carte de membre, l’argent n’est pas retiré de son compte. Raison ? Mystère. En date du 18 janvier 2012, il ne sait pas s’il est encore membre.
L’explication de Serge Bergeron
« Je pense qu’ils ont été dépassés par les événements. Ils pensaient gagner quelques votes de plus, mais… »
Pourtant, Monsieur Bergeron est un homme de convictions profondes et demeure fidèle au NPD. Il déclarera sans hésitations à Benoît Dutrizac : « Je suis NPD à 100 %, c’est sûr ». Est-ce qu’il a changé d’opinion depuis ce temps ? Pas vraiment. Il nous avouera seulement qu’il était « un peu frustré quand c’est arrivé ». C’est tout.
Sans considérer son allégeance politique, en ces temps où les « vire-capot » semblent se répandre plus vite que le rhume, il est rafraichissant de voir quelqu’un qui sait tenir son cap.
Un parti, quel qu’il soit, qui traite ses candidats de façon si cavalière a-t-il de l’avenir ? On peut en douter.