RÊVE OU VISION
Noël à Lambeau Field
Par: Joffre Grondin

Rassurez-vous, cet article n'est pas pour les souris.
Il est vraiment extraordinaire de constater que ce qui est un plaisir extrême pour quelqu’un, presque une source de régénération, peut être très banal pour un autre. C’est la preuve hors de tout doute que chacun doit trouver à se nourrir de ce qui lui convient, et non pas envier tout un chacun inutilement. Voici donc un exemple concret pour illustrer ce point.
Préambule à une belle aventure, pour étirer le plaisir
Quelque part, dans le vieux livre on parle de rêves et de visions. Les deux arrivent en dormant, mais le rêve semble simplement ça, un rêve, quelque chose de vaporeux, tandis qu’une vision est quelque chose qui est présenté dans le sommeil et qui est comme un clin d’oeil venu d’un futur qui utilise des images suffisamment consistantes pour qu’elles restent collées dans le mental pour inspirer, jusqu’au moment où elles seront réalisées. Oui, les visions se réalisent.
Comme dirait La Fontaine, la bible, puisqu’il faut l’appeler par son nom, accorde une grande importance aux visions. Une vision, c’est un rêve qui va se produire dans le futur parce qu’il sera entretenu et développé patiemment par le porteur de la vision, souvent à son insu. C’est un travail de construction à long terme. C’est souvent un peu flou au début, mais le temps précise les choses.

C'est au point A que ça va se passer
Les visions sont de divers niveaux. Elles peuvent concerner l’humanité entière ou la cellule familiale, l’un n’allant pas sans l’autre. Ce qui est sûr, c’est que les visions se réalisent toujours au moment où elles font le plus de bien, un peu comme ces plantes qui ne donnent des fleurs qu’à Noël.
Fait presque amusant, le porteur de la vision confond souvent rêve et vision. La surprise n’en sera que plus agréable. Dans le cas qui nous occupe, la vision a pris 50 ans à se matérialiser. Il convient de relater un peu d’histoire.
De retour sur terre
Indices : Ils sont gros, ils sont jaunes et verts, ils ont des casques ronds et un seul ballon ovale. Le ballon vous dit football. Très bien. Les amateurs ont su tout de suite que Lambeau Field est le stade des Packers de Green Bay, une sorte d’équipe mythique de la NFL, ligue nationale de football (Américain) qui défie les règles de la « big business » depuis le début de son histoire.
Défie les règles pas à peu près, et depuis le début. L’équipe des Packers provient d’une conversation sur le coin d’une rue entre George Calhoun et Curly Lambeau. Peu après, le 11 et le 14 août 1919, dans les locaux du Green Bay Press Gazette l’équipe prenait vie dans la petite ville de 100,000 habitants sur le lac Michigan.

Un amusant côté enfantin. Laissez-venir à moi...
Phénomène unique dans la ligue, les Packers sont la propriété d’une société publique d’actionnaires. Il y a 118,158 actionnaires. Cette combinaison, petits actionnaires et petite ville a créé le mythe de David luttant contre les Goliaths des grandes villes et gagnant. En effet, les Packers ont gagné 13 championnats, plus que n’importe quelle autre équipe dans la ligue.
Contrairement aux équipes d’habitude supportées localement, cette situation unique a attiré des admirateurs provenant de tout le pays. Une combinaison de légende.
Autre caractéristique
Les Packers sont dans l’état du Wisconsin. L’état n’est pas exclusivement rural, mais est le deuxième producteur de lait et de beurre des États-Unis, et fournit le quart de tout le fromage du pays. C’est pourquoi Cheesehead (tête de fromage) est le surnom d’une personne originaire du Wisconsin, et par extension, le nom des partisans de l’équipe des Packers.

Chicago Bears vs Greenbay Packers. La compétition est féroce, ce qui n'a pas empêché le propriétaire des Bears de sauver les Packers de la faillite en disant, "On va les sauver pour avoir le plaisir de les battre". Ça doit s'appeler une compétition amicale.
Ils portent régulièrement des chapeaux en forme de morceau de fromage. Une marque « Cheesehead » a même été développée pour ces chapeaux depuis 1987. Il faut ajouter qu’à l’origine, le terme était péjoratif puisqu’il était utilisé par les partisans d’équipes rivales des Bears de Chicago en Illinois. Rapatrié par les Packers, il est désormais devenu un symbole de fierté.
La table est mise
Donc, il y a très longtemps, plus de cinquante années, un adolescent d’une quinzaine d’années commençait à s’intéresser au football américain, on ne sait pourquoi, mais…
Vous pouvez aussi consultez le site officiel http://www.packers.com/history/index.html
Partie 1 https://beaucemagazine.com/?p=5563
Partie 2 https://beaucemagazine.com/?p=5573
Partie 3 : https://beaucemagazine.com/?p=5606