COLLECTIF DE POÉSIE À SAINT-ZACHARIE
La cité du Vacant
Par: Joffre Grondin

Ces temps-ci les poètes ont dit avec humour se sentir mis de côté. D'où la photo. Qui a prétendu qu'un poète se devait d'être sérieux en tous temps !
Une soirée collective de poésie, ce n’est pas tellement courant. Dans une église encore moins. La soirée réunissait cinq poètes, plus l’animateur, avec la bénédiction de l’abbé Michel Sauvageau, curé de Saint-Zacharie. Les poètes invités étaient Jean Coulombe, Jean-Claude Gagnon, Berthier Guay, Duardo Sylvestre et Denis Belly, le « Bouddha Darvida » dont le maître est le Dalaï d’Alma. Poésie n’exclut pas humour.
La cité du Vacant voulait réunir citoyens, poètes, artistes et membres de l’Église dans une même vision.

Jean Coulombe s'est attaqué au Psaume 36, qu'il a "revisité".
Voici comment la décrit Hugo Nadeau, artiste multidisciplinaire originaire de Saint-Zacharie, organisateur et animateur. « D’un côté, le rejet des obsessions matérielles comme message criant. De l’autre, le partage d’une situation, soit le désintérêt général ou l’absence de public ». On ose avancer qu’il s’agissait d’un coup d’oeil critique, incisif, humoristique et poétique sur certains aspects du monde actuel.

Berthier Guay a ressorti les paroles originales du O Canada. Il y a plus qu'il n'y paraît.
C’est en se passant la parole que les poètes invités sont encouragés « à libérer leur lucidité ou leurs réserves face aux triomphes sans lendemains d’une anti-vie globale sacralisant la corporation, ci-nommée notre société post-industrielle ».
Les cinq
Être poète et ne faire que ça dans la vie étant utopique, les cinq personnes ont d’autres cordes à leur arc. Ils sont peintres, musiciens, artistes visuel ou allégorique, sculpteurs. Il y a même un maître-charpentier. En bref, ces gens ont divers talents. S’ils aiment jongler avec les mots et les idées dans des univers aériens et immatériels, ils sont également terre-à-terre et ont une solide dose d’humour.

Jean-Claude Gagnon a poursuivi avec le Blues de la douleur avec harmonica et voix.
Jean Coulombe
Il travaille l’écriture poétique depuis 35 ans. Sa démarche est pluridisciplinaire et fusionnelle, avec les arts visuels et sonores. Depuis 2009, il organise Débâcles poétiques en Beauce.
Jean-Claude Gagnon
Performer, musicien, artiste visuel et poète, on le voit au Québec et au Canada, aux États-Unis, en France et en Italie. « L’Abominable homme des lettres » est à l’origine d’initiatives à portée internationale.

Hugo Nadeau, artiste multidisciplinaire, organisateur et animateur de la soirée
Berthier Guay
Sculpteur et poète en plus d’être maître-charpentier spécialisé en restauration, récupération et construction, met à profit la poésie et le travail multiforme du bois.

Duardo Sylvestre possède l'art d'exploiter le silence à un niveau élevé, ce qui est assez rare.
Duardo Sylvestre
D’origine Haïtienne, son temps se partage entre ses deux passions, la peinture et la littérature. Pour lui, l’art est l’unique lieu où exprimer la beauté. Plusieurs revues publient ses poèmes en Haïti, en France et au Québec.
Denis Belley
Le « Bouddha Darvida » est un habitué de la scène poétique de Québec. Il a fait d’innombrables apparitions dans des soirées de Slam et de poésie et divers projets artistiques et performances. On peut voir Denis Belley à l’oeuvre ici. http://claudantar.over-blog.com/pages/Denis_Belley_bouddha_dAlma-1392704.html
Le poète d’autrefois
Au seizième siècle, les poètes de La Pléiade, dont Ronsard et du Belley, ont grandement contribué à faire de la langue française ce qu’elle est devenue. Des poètes comme Lamartine et Victor Hugo étaient en même temps des hommes politiques influents et admirés. Lamartine fut même le chef du gouvernement pour un temps.

Poètes des temps modernes. Duardo Sylvestre, Jean Coulombe, Hugo Nadeau, Denis Belley le Bouddha d'Arvida, Jean-Claude Gagnon et Berthier Guay
Cela nous rappelle le rôle important de la poésie dans l’évolution des idées dans les sociétés. Le poète avait un statut particulier, car il avait une vision différente du monde.
C’est loin, mais le poète et la poésie, dans des formes différentes d’autrefois vivent et vivront encore et toujours, dans le coeur des hommes. Ne pensez pas que les poétesses ont été oubliées, c’est simplement qu’elles étaient absentes de l’événement.
Pour vraiment être en contexte, on aurait pu commencer comme ceci :
*L’invitation disait clairement
*Vendredi, soirée de poésie
*À l’église de Saint-Zacharie
*
*Notons en passant que l’événement,
*Comme les organisateurs l’ont dit,
*Pourrait se muter en une série.
*
*Ces messieurs l’ont montré amplement
*La rime seule n’est pas la poésie
*C’est la parole qui lui donne la vie.