ÇA BRASSE À FRAMPTON
Première ferme brassicole en Beauce
Par: Joffre Grondin

Une famille, une entreprise, un succès, un futur
Est-ce qu’un jeune homme de vingt ans peut arriver à brasser une bière de connaisseur en suivant une loi allemande de pureté qui date de 1516, en utilisant le procédé de décoction, qui est la plus vieille méthode de brassage de l’histoire moderne de la bière ? D’accord, son papa était là. Mais il y a plus. Frampton Brasse serait le seul au Québec à utiliser cette méthode. Et au goût, pas de problèmes.
Sieur de Léry et St-Édouard viennent d’arriver, deux bières brassées selon cette méthode.
Encore plus. La fameuse loi stipulait que la bière ne devait contenir que trois produits. Eau, malt d’orge et houblon. Les différences provenant des proportions, des procédés, des formules, du choix entre des centaines de houblons et du talent de chaque brasseur. Les ingrédients de base sont cultivés sur la terre familiale et l’eau provient de leur puits. Un travail en famille.

Un travail père-fils, devant les cuves de fermentations conçues par le père.
Comme l’affirme Gilbert Poulin, le jeune brasseur en chef, brasser de la bière « est un mélange d’art et de science… et il y a beaucoup de formules ».
Débuts
Paul Poulin, brasseur et PDG de l’entreprise confie que « la ferme se cherchait une vocation » et que la passion pour la bière et la volonté de développer un site touristique sur la ferme est née des intérêts de la famille. La ferme comprend maintenant un gîte touristique certifié, La Chanterelle ici http://www.gitelachanterelle.com/contact.html où vous serez très proche de la boutique-salon de dégustation.
Il y a des visites guidées et le site en soi est merveilleux. Dans le créneau de ce qu’on appelle maintenant l’agrotourisme, il y a promesse de succès.
Divers
On cultive actuellement dix acres d’orge, produisant 1,1 tonne à l’acre.

Dix acres d’orge, ça donne beaucoup de bière
On dit que le produit sera en fût pour les restaurants. Frampton Brasse possède un camion pour distribuer ses produits, en Beauce pour commencer. Vendu à des prix compétitifs pour un produit de cette qualité. On a mentionné 11.98 $ pour 6.
La production est de 1,700 litres par semaine actuellement. Ça fait… beaucoup de bouteilles de 341 ml. Et ce n’est qu’un début.
Une nouvelle arrivée, Nuit d’automne, une bière noire, sera présente au Festibière de Québec en fin de semaine.
L’impensable s’est produit
Sans compter la terre, l’entreprise a nécessité un investissement d’un demi-million de dollars. Un journaliste demande au PDG Paul Poulin s’il a reçu des subventions. Celui-ci avec un air surpris prend quelques secondes pour répondre « Non », et il ajoute presque en s’excusant qu’il y a un programme d’aide pour le stage de perfectionnement de six mois en Allemagne de Gilbert.
Il est rafraichissant de voir que l’entrepreneurship beauceron n’est pas mort et embaumé et qu’une famille ait encore la vision et l’énergie qu’il faut pour se lancer dans une entreprise sans que le gouvernement y mette 80 cents des citoyens pour chaque dollar investi.

Une dégustation à la Cache à Maxime est toujours une expérience mémorable
On ne peut que leur souhaiter une réussite équivalente à leurs efforts.