C’est bien beau bâtir, mais il faut entretenir
Par: Joffre Grondin

Ça fait sec! Entrés par le Maine, c'est le premier contact de nos voisins avec le Québec, à part les arbres bien sûr. Merci les arbres.
Il est difficile d’échapper à la publicité. Elle fait vendre bien sûr et elle a aussi un aspect informatif. Les grandes comme les petites compagnies ont compris depuis longtemps que dans un monde compétitif où la population était sollicitée de tous côtés, la publicité se devait d’être de la meilleure qualité possible dans son créneau particulier pour être efficace.
Et même la meilleure qualité n’est pas toujours garantie de succès. Les publicitaires se doivent d’être inventifs, trouver le détail accrocheur, la couleur, le punch du jeu de mots, le visage connu qui colle au produit, introduire des associations presque inconscientes qui incite le consommateur.
Qui n’a pas lu ou du moins entendu parler des livres de Jacques Bouchard, dont les célèbres 36 cordes sensibles des Québécois. La publicité, c’est un art.
En revenant de Rigaud… ou plutôt de Jackman par un bel après-midi d’août, quelques kilomètres après les frontières on peut apercevoir un panneau décoloré qui annonce fièrement Chaudière-Appalaches, La Beauce… pays de bâtisseurs.
Du côté américain, on voit souvent l’affiche qui dit « Your tax dollars at work » quand il y a des travaux de rénovations ou de construction. En voyant l’état de ce qui est supposé être une publicité pour annoncer notre tellement plus meilleur pays, on se demande si les tax dollars ne sont pas sur le chômage.
Avant-Après
Il est intéressant de voir des résultats. Par exemple voir l’avant et l’après-rénovation. Ça donne une petite idée de l’impact possible. Il y a quelque temps, des bénévoles ont eu un grand plaisir à mettre un peu de temps et quelques dollars de leurs poches pour rénover un panneau publicitaire. Les coûts furent minimes, le plaisir maxime. Ce n’est pas français, je sais, mais ça se comprend.

Vous connaissez l'endroit. C'était à refaire de toute évidence.
Voici donc un exemple modeste de quelque chose de vieux qui a fait son temps et qui, modifié retrouve une nouvelle vie avec un « look » plus attrayant. Et ceci de la part d’amateurs. Pensez à ce que des pros pourraient faire avec moyens et budget.

Wow! Ça c'est de l'amélioration. Une belle image. Accueillante. Allez-y, c'est très bien.
Aparté
Phénomène extraordinaire, le panneau n’est pas tombé parce qu’il était en voie de rénovation. Heureusement, ce n’était pas un tunnel. Il se serait écroulé comme à Montréal récemment.
Cela prouve hors de tout doute que les objets ont une âme. Quand ce tunnel a vu qu’on s’occupait de lui et qu’on venait le rafraîchir, il a été tellement ému, après tout ce temps où personne ne s’occupait de lui, qu’il a éclaté en sanglots. La vibration causée par les sanglots a fait tomber la patente à gosse d’une tonne de tonnes.
Une autre explication — que le ministre devait avoir sur le bout de la langue — est que rien n’est tombé. Il s’agit d’une hallucination collective comme la danse du soleil à Fatima. Le soleil ne danse pas et les tunnels sont surveillés par le ministère qui a tout fait pour qu’ils ne tombent pas, donc, ils ne sont pas tombés.

Ben oui, c'est la même photo. Belle image pour annoncer notre région. Y'a des gens avec des emplois et des budgets qui sont supposés s'occuper de ça. Faut juste pousser un peu.
Le panneau que vous voyez n’est pas décoloré. Il s’agit d’un trucage. Il ne s’agit pas d’entretenir, il faut bâtir. Au diable l’entretien.
Et ne cherchez pas de responsables. Ça n’existe pas.
Si par hasard ce n’était pas un trucage, si ce panneau était vraiment dans cet état, les coûts pour retaper le panneau sont minimes. En tous cas, ils devraient l’être. S’il y avait quelque part, quelqu’un, quelqu’une ou quelques-uns ou quelques-unes en position d’agir, il serait grandement apprécié que des actions concrètes, rapides et améliorantes soient prises.
Genre, trois jours et c’est fait.
Ah! oui. Quelqu’un m’a dit que le panneau équivalent que l’on voit en venant de, mettons Lambton, est encore pire. J’ai demandé une preuve évidemment. Elle est à venir.