UNE PAGE DE LA PETITE HISTOIRE
Trois disparus en une seule journée
Par: Joffre Grondin

Y'avait Méo Penché, là y'a la maison penchée
En une seule journée, le 9 août, une équipe d’une efficacité de toute beauté a fait disparaitre trois bâtiments pour faire place à un dépanneur, poste d’essence qui devrait ouvrir vers la mi-septembre. Indice : Le monde qui se couche donc tard. On n’arrête pas le progrès. C’est quand même un petit coin d’histoire qui vient de muter, pour ne pas dire disparaitre.
Situées en face de l’Hôtel de Ville de Saint-Georges sur la 118e rue, les constructions étaient assez anciennes. Rencontrée le mercredi en fin d’après-midi, Francine Jacques, qui a grandi dans la maison en face de celle de Maurice Jacques, nous avoue qu’elle a passé la journée précédente à regarder… et photographier. Quand une partie des images de son enfance sont emportées l’un après l’autre dans des conteneurs, il est facile de comprendre.

Le 8 août 2011, c'était ça Photo : gracieuseté Francine Jacques
Elle nous révèle que « ça s’appelait à l’époque la rue des Jacques » et explique que le père a légué de la terre à trois fils « mais les filles… » rajoute-t-elle et ses yeux bruns pétillent ; deux des frères ont reçu chacun un côté de la rue et au troisième échut le terrain plus haut où se trouve maintenant la Polyvalente.
Les maisons
Le vingtième siècle devait être encore jeune lors de la construction de la maison de Maurice Jacques. Une demeure ancienne de beau style, disparue en un jour.
Francine précise que « Le garage de M. Oram Poulin fut construit en 49 et le 2e étage fut habité par leur famille en 1950. C’est sa fille Jocelyne qui m’a confirmé le tout. La maison de M. Maurice fut habitée en 49 tout comme celles du coin ».
L’immeuble a abrité différents commerces, dont un lave-auto. Côté Boulevard, il s’agit de la maison de Léopold Dostie, trois demeures en somme qui étaient là depuis fort longtemps.
Fait en criant lapin

En voie de devenir le passé Photo : gracieuseté Francine Jacques
Avec trois conteneurs et des camions pour transporter les débris presque aussi vite qu’ils étaient fournis, tout se déroulait rondement. En fin d’après-midi, un « trailer » a emporté les trois derniers conteneurs. Vers 17 heures, tout était consommé.
Côté circulation
En se penchant vers le côté de la merveilleuse fluidité de la circulation de notre ville, est-ce qu’un dépanneur — commerce qui amène forcément entrées et sorties — situé à cet endroit va aider ou nuire à la fluidité ?
Y aura-t-il une entrée sur la 118e rue et une sur le boulevard ? Seulement sur le boulevard ? Sur la 118e seulement ? Peu probable. Souhaitons qu’il n’y ait qu’une entrée. Une entrée côté boulevard. Pourquoi ? Parce que s’il y a possibilité de « couper le coin » les conducteurs vont le faire.

Avant que Monsieur Komatsu lui tombe dessus Photo : gracieuseté Francine Jacques
Le trafic arrive maintenant de quatre directions. Les autos arriveront maintenant de cinq directions. Excitante possibilité n’est-il pas?
Stupéfaction, il existe un endroit semblable juste en face du poste de police de Saint-Georges, dans l’Ouest. Un endroit semblable, ça veut dire un endroit où il est possible de couper le coin, mais au trafic moins intense.
- Un peu triste je trouve… Photo : gracieuseté Francine Jacques
Le très vieux commerce est situé en un endroit où un automobiliste — quidam à la pathologie pas encore sérieusement ciblée par la médecine actuelle — peut « couper le coin » en passant dans la cour du dépanneur, ce qui arrive presque tous les jours. De multiples accidents sont survenus. Sans que… après plusieurs accrochages… sur plusieurs années…, rien n’ait changé. Les policiers viennent quand quelque chose s’est passé, ils ne font pas les lois. Donc, on ne peut les blâmer.
Mais il y a les élus.
Avec le trafic beaucoup plus lourd sur le boulevard Lacroix, il ne faudrait pas que la possibilité de « couper le coin » soit possible. Espérons que nos élus veillent au grain. Plus lourd est le trafic, plus les risques d’accidents sont grands.