Un intrus au Théâtre de l’Hôtel de Ville

Une avant-première a toujours un niveau d’intérêt un peu différent des prestations qui vont suivre, car le public sait que c’est la première fois. Les répétitions sont terminées, tout va bien et un peu à la façon d’un nageur qui plonge pour la première fois en compétition, il est temps de se lancer.

 C’est un peu ce qui se passait au Théâtre de l’Hôtel de Ville de Saint-Joseph jeudi soir, alors que les Productions Solange Thibodeau offraient L’intrus, de Yves Amyot.

L’entrée à l’eau fut sans éclaboussures.

 Distribution

Chacun son métier, je sais, mais c’est toujours un mystère de constater que non seulement les acteurs maitrisent leurs textes, mais les servent bien en les mettant en valeur. Le choix des acteurs pour les différents personnages est un succès.

Justine Lapierre-Poulin campe très bien le personnage de l’épouse Germaine, (a gère et a mène). Malgré son évidente jeunesse — non, ce n’est pas un défaut — elle réussit à établir la crédibilité de son personnage facilement. On devine que c’est d’elle que vient la solidité du couple.

Simon Turcotte incarne le punk avec brio. Appuyé d’un visage mobile et expressif et d’une voix qui a du volume quand il faut être « baveux » et de la douceur quand il faut être tendre. Comme on disait autrefois, « si les p’tits cochons le mangent pas, y va faire quek chose le jeune homme »!

Marie-Lou Lessard a environ l’âge de son personnage. La fille qui tient de sa mère, mais qui veut confronter son père pour lui prouver sa valeur. Le rôle lui colle à la peau. Bien choisie. Le fait qu’elle soit très jolie ne nuit absolument pas à son talent. J’en suis sûr, je l’ai vue, de mes yeux vus.

Considérant le talent ambiant, il est inévitable que le jeu des acteurs s’affine avec les représentations.

 Un mot sur Jean-Philippe Vachon

Jean-Philippe Vachon est ingénieur mécanique de formation qui est aussi improvisateur et animateur d’événements comme le Gala de l’entreprise beauceronne. Il s’occupe également de l’animation des spectacles étudiants au Cégep Beauce-Appalaches. C’est en travaillant avec des étudiants que la troupe Les Reconstitués est née.

En plus de tenir le rôle de Réginald Prégent, un éminent professeur de littérature à l’Université Laval qui prône le bon parler la culture et la tranquillité, Jean-Philippe Vachon est le metteur en scène.

Son personnage nécessite une grande flexibilité, ce qu’il a déjà, mais il y a fort à parier que maintenant que tout le travail de montage est réglé, son personnage de Reggie va connaître un intéressant raffinement.

 Son et décor

La bande sonore de Marie-Lou Lessard est très efficace, choix de chansons et tout,  pour les transitions et les effets; au moment de « peser sur les pitons », le timing est assez au point pour que le spectateur n’y voie que du feu.

 Le décor montre un salon qui ressemble à un vrai salon avec un genre de plateau mobile au très beau design. La conception du décor extrêmement réaliste est de Mélanie Turcotte de Palladio Design et de Jean-Philippe Vachon.

Les costumes et coiffures sur le programme étaient différents de ce qu’on pouvait voir le soir de l’avant première. Il y avait une amélioration évidente, notamment pour le punk. Donc, évolution vers le meilleur. Excellent. Et ce n’est pas fini.

Bref

Si vous êtes amateurs, une soirée relaxante, légère, humoristique vous attend au Théâtre de l’Hôtel de Ville de Saint-Joseph.

En plus, j’y ai rencontré deux personnes que je n’avais pas vues depuis des années. Les intermissions, ça fait aussi partie de l’intérêt de la soirée.

Quand ?

Les 5-6-11-12-13-18-19-20-26-27 août et le 2 et 3 septembre.