RADIOAMATEURS 2011
Éruptions solaires favorables
Par: Joffre Grondin
Ça y est, le Field Day de 2011 oscille autour des 450 communications réussies, tous styles confondus, que ce soit vocal, numérique, etc. Dimanche à 13:10 heures, cinquante minutes avant la fin des vingt-quatre heures, les communications enregistrées indiquent 435. Mais comme un radio amateur d’expérience le souligne spontanément, « des fois il arrive des ‘rush’ dans la dernière demi-heure et au lieu de 25-30, on peut aller à 60-75 communications ».

Pierre-Paul Gosselin,VA2PGN, Rosaire Jacques, VE2GHZ, Thomas Legendre, le futur, en secondaire 3, Louis Carrier, VE2EZD, Jean Jibouleau, UE2GHI. Les combinaisons chiffres et lettres sont l’indicatif du radioamateur, qu’il gardera toute sa vie.
Quoi qu’il en soit, c’est un bon résultat par rapport au 295 de l’an passé. Pourquoi ? Plus le flux solaire est important à la suite des explosions à la surface du soleil, plus les ondes sont reflétées facilement, ce qui facilite les transmissions. Et tout ça est cyclique. L’an dernier était vers le début du cycle, donc plus difficile. L’an prochain sera encore meilleur.
Environ 5,000 stations en Amérique participaient à cette amicale compétition annuelle organisée par l’ARRL (American Radio Relay League), l’association qui regroupe les radioamateurs. Parmi celles-ci, quatre du club radioamateurs de Beauce, émettant depuis le parc Donat-Tanguay de Saint-Jean-de-la-Lande.
Une bonne année pour le club tourne autour de 500 communications. Est-ce que cette année est une bonne année ? Côté points certainement. Il ne faut pas oublier que la présence de Thomas Legendre de secondaire 3, en bas de 18 ans, double les points, mais une bonne année ne tient pas seulement au nombre de points amassés, car chaque année le Club essaie quelque chose de nouveau pour mettre du piquant. Cette année, c’est une base pour contacter un satellite.

Louis Carrier a monté tout ça lui-même. Difficile à croire, mais avec ça il contacte un satellite quand celui-ci passera au-dessus de l'horizon.
Autonomes
Il ne faut pas oublier que le club a une autonomie totale. Il est facile de l’oublier, car ils se trouvent au milieu d’un village où tous les services sont à portée de la main. Mais le choix de l’endroit est surtout pour faciliter l’accès au public ; ce pourrait être en plein bois ou sur une île déserte quelque part et l’autonomie serait aussi totale.
Avec la technologie de plus en plus présente, on tend à devenir blasé et tout prendre pour acquis et normal en oubliant la difficulté de réalisation des événements auxquels on assiste. Garder une certaine capacité d’émerveillement, sans tomber dans l’extrême et devenir gaga devant tout ce qu’on voit, permet d’apprécier les bons côtés de notre société. In medio stat virtus comme disait Horace sur la voie Apienne.
Les radioamateurs c’est un des « bons côtés ». Avec des matériaux disponibles sur le marché et de la recherche, de l’étude et de la compétence, ces personnes, des amateurs passionnés, arrivent à établir des contacts couvrant la moitié de la planète.
En arrivant sur le site, la roulotte est le point central, la base d’opérations. Exception faite de l’indispensable génératrice, c’est le plus solide objet avec une petite tente abritant une table, un ordinateur portable et une batterie de secours. Le reste n’est que poteaux et fils. On se demande ce qu’ils peuvent faire avec si peu. Et cependant, tout le nécessaire est là. Les radioamateurs font beaucoup, et montent tout eux-mêmes.
Les antennes
Cette année, le club radioamateurs de Beauce a utilisé quatre antennes différentes pour avoir le plus grand nombre de communications possibles surtout au Canada et aux États-Unis, mais aussi en Amérique du Sud. Il y a les simples « poteaux » qui émettent en cercle, mais pas très loin ; le Z56, conçu par un Sud-Africain, qui a une onde « un peu comme un pneu », comme nous l’apprend Rosaire Jacques, indicatif VE2GHZ, excellent vulgarisateur. Il poursuit avec la hauteur d’antenne qui détermine l’angle avec laquelle l’onde « en forme de pneu » va être reflétée sur l’ionosphère pour être captée quelque part en Floride, au Colorado ou en Orégon, on trouvera où, mais c’est très loin.

Tout ce qu'il faut pour une base émettrice indépendante, réuni dans une petite tente. Il y a même une batterie sous la table, juste en cas de panne de la génératrice. Il faut couvrir tous les angles.
Une troisième antenne, très impressionnante, consiste en un très grand rectangle qu’on pourrait croire dessiné sur le paysage avec un trait bleu, mais qui est en fait un fil, soutenu par deux piliers graciles, mais solidement amarrés. Le rectangle formé par les fils est orienté de façon précise pour déterminer la direction de l’onde. Celle-ci sera perpendiculaire au rectangle et en forme de huit, une boucle vers l’avant et l’autre vers l’arrière. Fascinant !
Et en vedette cette année
L’expérience de cette année, la quatrième base émettrice, a été bricolée par Louis Carrier. L’antenne est montée sur une base de bois. On peut l’orienter de gauche à droite et de bas en haut. Elle est conçue pour contacter un satellite. Le satellite passera sur l’horizon et le radio amateur dispose d’une quinzaine de minutes pour envoyer et recevoir le signal.
Avouons-le humblement, les gens capables de se bricoler un moyen pour contacter un satellite ne courent pas les rues. Mais n’ayons crainte, ça s’apprend.
Le Club des radioamateurs de Beauce
Tout le monde devrait avoir un hobby, car il apporte bien-être et satisfaction pour celui qui le pratique. Si la radio amateur vous intéresse, si vous êtes simplement curieux ou peut-être à la recherche d’un hobby, le site des radioamateurs de Beauce est un bon endroit pour vous: http://www.qsl.net/ve2crb/ On y trouve les activités du club en plus de beaucoup de choses utiles à la fois pour le débutant et le vieux routier des ondes.