Débat : Austérité ou « saine gestion » ?
Par: Joffre Grondin

Tom Redmond de la CAQ, Milan Jovanovic du PCQ, Diane Vincent de Québec solidaire, Vanessa Roy d’Option nationale, Renaud Fortier du PQ et Paul Busque du Parti libéral en fin de débat.
Un débat entre les candidats à l’élection partielle avait lieu le 3 novembre au Georgesville. Le diner-débat était organisé par un consortium de médias en collaboration avec la Chambre de commerce. Il regroupait 6 des 7 candidats.
Le libéral Paul Busque, le caquiste Tom Redmond, le péquiste Renaud Fortier, sans oublier Milan Jovanovic du Parti conservateur du Québec, Vanessa Roy d’Option nationale et Diane Vincent de Québec solidaire ont exposé leurs visions respectives.
Dans la formule adoptée, chaque candidat avait une minute pour répondre à une question ; les autres candidats pouvaient ensuite intervenir sur le sujet.
Parti sur les chapeaux de roues
La première question s’adressait à Paul Busque et soulevait les diverses coupures et le programme « d’austérité » du parti libéral. « On n’appelle pas ça de l’austérité, mais une saine gestion », a établi monsieur Busque, ce qui lui a attiré les réactions des cinq autres candidats. Des échanges assez vifs sur le sujet ont eu lieu dès le départ entre le libéral Paul Busque et le caquiste Tom Redmond qui voyait dans les politiques libérales des effets néfastes pour les prochaines générations. Renaud Fortier du PQ assurait que « l’austérité est un manque de vision à long terme », Vanessa Roy d’Option nationale a même cité une étude de 2014 du Fonds monétaire international montrant que l’austérité est néfaste.
La CAQ, qui a introduit des idées qui ont été reprises, a été questionnée sur ce qu’elle pouvait désormais apporter de nouveau. « Couper dans le gras », c.-à-d. des fonctionnaires, investir dans l’éducation, dans l’économie en terminant l’autoroute 73 jusqu’au Maine.
La question adressée au PQ portait sur la pertinence de l’indépendance, spécialement pour les régions. Les pays qui ont fait l’indépendance ne veulent plus revenir en arrière, a soutenu Renaud Fortier. Vanessa Roy est venue à la rescousse avec une définition de l’indépendance (tiré du livre d’Option nationale, p.9), rédiger nos lois, gérer les impôts et taxes et négocier les traités qui lient aux autres peuples.
Notons que sur les 6 partis représentés, 3 étaient indépendantistes. Sur le sujet, Paul Busque a simplement déclaré que « sur le terrain, personne ne m’a parlé de ça ».
C’est l’animateur Patrice Moore qui a demandé à Diane Vincent de Québec solidaire quels dossiers elle allait prioriser dans la région. En gros, soutenir les entreprises locales et la relève agricole. Plusieurs candidats étaient d’accord que développer le culturel et le tourisme était un bon moyen de retenir la main d’œuvre et de garder les jeunes dans la région.
Le PCQ s’est fait demander comment il allait opérer la transition de donner plus de pouvoir aux régions sans couper dans les services et sans faire exploser les coûts. Milan Jovanovic souhaiterait couper 47 députés à l’Assemblée nationale, abolir les commissions scolaires et remettre le pouvoir aux écoles.
Vanessa Roy, d’Option nationale s’est vue demander comment traiter avec les frais accessoires dans la santé (frais que le patient doit payer parce que non couvert). Option nationale réformerait le mode de rémunération des médecins pour ne pas avoir de frais. Les médecins sont actuellement payés à l’acte. Plus ils voient de patients, plus ils sont payés.
Paul Busque a rétorqué que le projet de loi va encadrer les frais pour qu’il n’y ait pas d’abus.
Finalement, la dernière question fut adressée à Paul Busque sur le projet de loi 20, visant l’accessibilité à un médecin partout au Québec. Les frais sont-ils chiffrés ?
Réponse : il y aura 1 000 médecins, d’ici 2 ans, qui seront obligés d’aller partout en province où il y a besoin. Les chiffres ne sont pas venus.
Jugez par vous-mêmes, le débat était en direct à la radio et sera en rediffusion sur Cogeco.