NOS RACINES, NOS AMOURS
Multi générationnel et multi réactionnel !
Le groupe multi générationnel Nos racines, nos amours était en vedette à l’Arborétum le 18 juin dernier dans le cadre des Récitals de l’été georgien. Composé de chansons françaises, québécoises, folkloriques et classiques, le spectacle touchait une large palette d’âge, et avait surtout au début, une atmosphère, il fallait regarder l’audience, recueillie…
… Avec l’Hymne au printemps de Leclerc, du célèbre Ave Maria de Schubert et de l’Hymne à l’amour…
… Mais qui ne l’est pas demeurée, car elle s’est graduellement allégée pour tomber dans le franchement comique, vers la fin, avec « Miaou », peut-être conçu à l’origine pour un duo de chats, mais ce soir-là, interprété par un duo d’humains, Louise-Rachel Dion et Jean Poulin. Comique de situation, où l’effet de surprise de voir des chanteurs très sérieux, se lancer soudainement dans une interprétation où deux chats dialoguent en « miaou » seulement, a eu du succès.
Il s’agit du très connu, dans le milieu classique, « Le duo des chats », de Rossini, généralement interprété par deux femmes chattes. Ça n’a pas l’air difficile, mais ça l’est.
Du cha-cha-cha au reste
Mais auparavant, il y a eu d’autres ambiances. L’Évangéline de Michel Conte, « un matin ils ont embarqué Gabriel sur un grand voilier », que l’on écoute avec de la brume dans les yeux, interprété par Lucie Paré, le Danny Boy de la basse Jean Poulin et du ténor Richard Dion, le Crédo du paysan de Jean Bouchard.
(Ici je dois avouer que son interprétation était bonne, mais que je n’ai jamais oublié celle de Doris Lussier, philosophe, dans son personnage du père Gédéon, celui-là même qui avait déclaré que le petit Jésus était né dans la Beauce, à Vallée-Jonction, soit entre Saint-Joseph et Sainte-Marie)…
… Et d’autres, Gens du pays, Frédéric, la Braconne, Heure exquise, Le vieux sapin ; beaucoup de chansons qui présentaient des facettes différentes de l’amour, même considérant « Le duo des chats », de Rossini, en fait.
Technique vocale très présente
Rappelons que le groupe était assez nombreux, sept chanteurs et chanteuses : Richard Dion, Jean Poulin, Jean Bouchard, Louise-Rachel Dion, Anne Bouchard, Lucie Paré et Sylvie Loignon, qui ont tous et toutes été plus qu’à la hauteur. Toutes ces personnes sont, en effet, des artistes consommés.
Ils étaient accompagnés de 6 musiciens, Marlène Maheux aux claviers, aux violons, Audrey Cloutier, Aurélia Giusti, Florence Beaudoin, à la guitare Mario Jacques et Laura Beaudoin à la clarinette.
Le son
Avant de mentionner les réactions du public, allons-y d’un petit bémol qui devrait être facilement dièzable. Il est quand même rare d’avoir trois violons et une clarinette dans une formation. Pourquoi ne pas les entendre !
Le son des violons était trop faible et la clarinette inaudible. En fait, seule une photo peut prouver qu’elle était là. Le problème est technique, mais réel.
Je compatis personnellement avec le technicien qui n’a peut-être pas l’expérience de placer les micros au bon endroit, et avec peu de temps, pour capter trois violons et une clarinette avec efficacité, et sans retour de son, mais que voulez-vous, les oreilles étaient à l’affut, et chacun l’a noté.
Passons aux réactions.
Il était amusant de constater les réactions très différentes des quatre groupes formant l’assistance. « Comment cela peut-il être? » s’étonnera le quidam de passage.
On ne veut pas dire qu’elles n’étaient pas présentes avant, mais c’est au medley final de la Bonne chanson que les réactions étaient les plus évidentes. Après du Schubert, Ne pleure pas Jeannette, Marianne s’en va-t-au moulin et Marie-Madeleine, son p’tit jupon de laine… a de quoi surprendre.
Quatre sections.
Il y avait les enfants qui, comme dans tous les spectacles, dansent dans les allées, et il y avait aussi les jeunes dans la vingtaine, fascinés et étonnés à la fois. Il y avait la section adulte, ceux qui connaissaient ou du moins avaient entendu ce répertoire, et l’écoutaient avec le sourire, et finalement les plus âgés, ceux dont les lèvres suivaient les paroles avec des petits mouvements de tête heureux.
À six ans on bouge avec frénésie dans les allées, à soixante-dix, on se contente de bouger la tête et sourire pour manifester la même joie.
Finalement…
Un autre beau spectacle dans un beau décor, avec des artistes qui ont offert de belles prestations, même s’ils n’ont pas tous été mentionnés spécifiquement. Considérez-vous félicités.
Prochain spectacle
Du rétro des années 50 et 60 aux Souvenirs d’époque, n’oubliez pas le 25 juin ; ce sera le tour de JeanPhilip à offrir du rock francophone avec basse, guitare, batterie et voix… en espérant qu’il s’arrêtera de pleuvoir comme actuellement.