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Croyances, religions, politique et Tremblay là là

Croyance, quand tu nous tiens

Par: Joffre Grondin

La force de la foi

ÉDITORIAL

Si quelqu’un affirme que deux et deux font quatre (avant taxes) c’est qu’il sait. Il ne croit pas, il sait. Quand on sait, on n’a pas besoin de croire et quand on croit, c’est qu’on ne sait pas. La croyance semble donc fondée sur l’ignorance. Dure réalité à avaler là, mais il n’y a pas de mal à ça là et il n’y a pas de problème là. C’est bien connu là, on ne peut tout savoir là. Plus on en sait, plus il en reste à savoir.

L’incontournable réalité est que comparée à ce que nous ignorons, partiellement ou complètement, nous savons très peu de choses; les catégories « pas trop sûr » et « aucune idée » sont aussi pleines que la carte de crédit des États-Unis. Malgré tout l’humanité a survécu… surtout grâce au fait que la capacité de ravager la planète était limitée, ce qui n’est malheureusement plus le cas, pauvre de nous.

On sait… on sait pas.

Chacun sait qu’il existe en tant que personne et que le monde autour de lui est réel, dans le sens de solide. Il y a bien eu une école philosophique qui prétendait que tout est illusion y compris la matière — je n’invente rien —, mais ils sont tous probablement entrés qui dans une porte, qui dans un mur, qui dans un arbre et l’expérience durement acquise a dû décimer sérieusement les rangs.

Les catégories « pas trop sûr » et « aucune idée » couvrent tous les champs de l’expérience humaine de tous les jours.

Besoin d’ignorance

On constate facilement qu’il existe une forme d’ignorance nécessaire et protectrice pour chacun d’entre nous. Trop savoir de choses non nécessaires au fonctionnement de la vie courante produirait une surcharge dans le mental encore plus désastreuse qu’une surcharge de l’estomac.

Bref

Il y a des gens qui affirment avec sérieux et conviction que « c’est pas bon de trop en savoir, moins on en sait… » C’est bien de savoir qu’on n’a pas besoin de tout savoir, mais il ne faut quand même pas exagérer jusqu’à ériger l’ignorance en vertu.

Besoin de réponses

Cependant, comme l’ignorance est insécurisante et que l’être humain aime bien avoir des explications à ses interrogations, les émotions ont conduit l’humanité à croire à toutes sortes de choses pour se sécuriser. Et ça marche. Les croyances varient, évoluent, mais existent depuis la nuit des temps. Le fait d’avoir beaucoup de questions et peu de réponses nous a collectivement fait réaliser que « mieux vaut une demi-réponse que pas de réponse ». On s’ajustera dans le temps.

La grande majorité des gens — tous temps et lieux confondus — croient en quelques principes de base simples, réalistes et efficaces qu’ils appliquent dans le quotidien, principes souvent en harmonie avec l’environnement et la communauté dans laquelle ils vivent, et qui leur permettent de traverser les difficultés, les embûches et les plaisirs de la vie avec un calme relatif suffisant pour vivre leur vie le mieux possible. On va loin avec le gros bon sens. « J’peux pas faire mieux, on verra rendu l’autre bord ».

Les croyances personnelles ont toujours existé. Elles agissent comme support moral, donnent une direction générale et sont très utiles, voire indispensables au niveau de l’individu.

Mesdames messieurs: La religion

Quand les croyances sont institutionnalisées, érigées en systèmes, ils deviennent une religion — qui est évidemment toujours la « plus meilleure » — avec le cortège de symbolisme et de dogmes qui dicte aux individus et collectivités « la » façon de penser et d’agir, qui impose des croyances uniformes et convainc l’individu qu’il n’est pas apte à décider pour lui-même et qu’il doit faire et croire ce qu’ILS lui disent de faire et de croire. Le pouvoir est enlevé à l’individu et les différents bonzes se l’approprient. C’est là que les problèmes commencent.

Être ou ne pas être homogène !

Quand une société est homogène ou quasi-homogène, la religion peut s’intégrer et faire partie du mode de vie général avec les lois, les habitudes, les traditions, la musique, la cuisine, le folklore, etc. Chacun, sans le crier sur les toits, va « aménager » un peu toute la recette pour se sentir confortable dans sa vie privée et sociale.

Les problèmes surgiront fatalement quand plusieurs religions doivent coexister. La croyance elle-même peut-être n’importe quoi. La variété est telle depuis des siècles que tout y a passé; ce qu’on a fait croire est presque inimaginable.

Quelles que soient ces croyances, elles ont comme point commun que les hiérarchies qui les soutiennent y sont très attachées. Ils les défendent et en font la promotion à travers les croyants, les imposent, y tiennent mordicus, car elles sont la source de leur emprise, de leur pouvoir.

Les membres deviennent des otages de la lutte de pouvoir qui s’installe, qui n’a rien à voir avec le bien-être de l’individu et tout à voir avec sa manipulation, en lui imposant des dogmes, qui sont par définition indiscutables.

Ce qui était bénéfique et souhaitable se transforme en une lutte de pouvoir tôt ou tard acoquiné avec le politique. Nappez avec la sauce des traditions et le plat est prêt… à être jeté.

Et Là Là où il est là ?

Certains croient qu’il faut se raser la tête et en font un mode de vie. D’autres croient qu’il ne faut jamais se couper les cheveux. La quantité et la variété de croyances de toutes sortes sont ahurissantes et certaines mènent à des excès quasi inimaginables. Tous les croyants sont convaincus que ce qu’ils croient est le mieux.

Et la prière de là là là-dedans. Il y croit. D’autres y croient. Une banale croyance de plus sur la montagne de croyances institutionnalisées souvent contradictoires qui réclament toutes qu’on les « respecte » en oubliant complètement que vouloir imposer ses croyances est non seulement un manque de respect, mais un manque de réalisme.

Que faire ?

Dans une société non homogène au point de vue des croyances, il faut garder ses croyances dans le privé parce que les croyants sont tellement convaincus de la validité et de l’importance de leur croyance propre que les discussions rationnelles sont à peu près impossibles.

La science fait appel à la logique et au développement; la croyance à l’émotion et la fixité. Les lois balancent entre les deux et ont l’avantage de proposer un cadre à l’intérieur duquel chaque individu d’une société peut fonctionner, car tous sont égaux devant la loi. Au moins en théorie. On a pas trouvé mieux.

Les religions n’ont pas leur place dans l’espace public et la preuve la plus éloquente que nous pouvons offrir à nos lecteurs, c’est l’article de Madame Hélène Buzzetti intitulé Des fous de Dieu chez les conservateurs dans l’édition du Devoir du 7 avril dernier.

 

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