L’analphabétisme en Beauce

La directrice générale d’ALPHARE, Mme Véronique Poulin, nous a apporté des précisions sur l'analphabétisme en Beauce.
Puisqu’il est souvent question d’analphabétisme, on a cru nécessaire d’apporter certaines précisions à ce sujet. La définition du mot analphabète ne se limite pas à celle du dictionnaire : qui ne sait ni lire, ni écrire. Statistique Canada établit une distinction entre les analphabètes de base, c’est-à-dire des adultes pouvant à peine lire et écrire, et les analphabètes fonctionnels, ceux dont les aptitudes pour lire, écrire et compter ne leur permettent pas de se tirer d’affaire dans la vie courante.
Au Québec, 800 000 personnes sont considérées comme analphabètes de base. Mais au total, 2,5 millions sont analphabètes. Pourquoi? Parce que l’alphabétisme renvoie au terme littératie qui est l’aptitude à comprendre et à utiliser l’information écrite dans la vie courante. Il y a 5 niveaux de littératie.
Si on part du fait que le niveau 1 est le plus bas niveau et le niveau 3 le seuil minimal à atteindre pour bien fonctionner en société, on comprend que les personnes qui se situent aux niveaux 1 et 2 ont de très faibles compétences en littératie et ont besoin d’intermédiaires pour comprendre et utiliser l’information écrite.
La directrice générale d’ALPHARE, le Centre d’alphabétisation populaire de Beauce, Mme Véronique Poulin, nous a indiqué qu’à titre d’exemple, la personne de niveau 1 peut signer son nom, décode un mot qu’elle reconnaît de temps en temps, mais est incapable de lire le mode d’emploi d’un médicament. La personne de niveau 2 peut lire les grands titres des journaux, mais pas les articles complets.
Donc, si une personne est incapable de se débrouiller seule avec la lecture et l’écriture dans son quotidien, faire face aux exigences de la vie courante, elle est considérée comme analphabète.
Plus près de nous, dans notre municipalité de Saint-Georges, on considère que 55 % de la population est analphabète. Soit, 32 % de niveau 1 et 23 % de niveau 2. Donc, la moitié de la population a besoin d’aide pour lire ou comprendre son courrier ou autre chose.
La dyslexie dans tout ça?
La dyslexie est un trouble d’apprentissage spécifique qui est causé par un désordre neurologique qui peut causer des difficultés de compréhension ou de reconnaissance des mots, des problèmes d’orthographie, de discrimination et de décodage.
Ainsi, certaines caractéristiques d’une personne adulte dyslexique sont d’avoir de la difficulté à lire l’heure, à prendre des notes, à relire sa propre écriture se perdre dans un édifice qu’elle connaît mal.
Soulignons que ce problème se manifeste même avec une intelligence moyenne ou supérieure. Environ une personne sur six en est atteinte à divers niveaux.
En terminant, rappelons qu’Alphare est un organisme à but non lucratif qui offre des services gratuits en alphabétisation populaire. Les services de l’organisme favorisent la maîtrise des outils essentiels que sont la lecture, l’écriture, le calcul et l’informatique. Ils visent le développement de connaissances générales fonctionnelles, politiques, sociales et personnelles. Les ateliers que l’on tient sont adaptés aux besoins et aux difficultés de la clientèle.
À Saint-Georges, on peut rejoindre Alphare en composant le 418 226-4111 ou sur le WEB : http://alphare.alphabetisation.ca/.